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Défenseurs indigènes de l'eau

Le manque d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement affecte depuis longtemps les communautés des Premières nations au Canada et constitue un rappel honteux du passé colonial. Dans le cadre de la réconciliation, le gouvernement du Canada a promis de restaurer ou de construire des infrastructures d’approvisionnement en eau potable dans toutes les communautés autochtones et a mis fin à de nombreux avis d’ébullition de l’eau à long terme.

Ce processus n’aurait pas pu avoir lieu sans le leadership de nombreux défenseurs autochtones de l’eau qui se battent pour la justice en matière d’eau depuis de nombreuses années. Nous sommes fiers de présenter quelques-uns de ces défenseurs et leur incroyable travail.

Les Gardiens de L’eau

Les Gardiens de l’eau sont des Premières nations, des Métis, des Inuits, des groupes environnementaux, des citoyens concernés et des communautés qui travaillent ensemble à la protection de l’eau, de l’air, de la terre et de tous les êtres vivants dans le bassin hydrographique de l’océan Arctique. Basés à Slave Lake (Alberta), les Keepers comprennent que l’eau douce et propre est inestimable pour la vie et l’environnement afin d’assurer un avenir durable, équilibré et juste pour la survie de toutes les formes de vie que nous partageons sur cette incroyable planète.

Voici le rapport final du sommet juridique « L’eau, c’est la vie » qui s’est tenu à Edmonton en décembre 2022 sur la souveraineté autochtone et la protection de l’eau d’un point de vue autochtone. Diana Steinhauer, Josie Auger, Eriel Deranger et Makasa Looking Horse.

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Makaśa Looking Horse

Makaśa Looking Horse est une jeune activiste qui défend l’eau. Elle est Mohawk et Lakota du territoire des Six Nations de la rivière Grand en Ontario et étudie les études indigènes à l’université McMaster. Makaśa anime un podcast en direct très respecté intitulé « Let’s Tap Water », qui a remporté le David Suzuki Peoples’ Choice Award. Elle a fait des présentations dans de nombreux forums, y compris aux Nations unies.

Il y a plusieurs années, Makaśa a remis au PDG de Nestlé un ordre de cessation et de désistement émanant du Conseil de la Confédération des Haudenosaunee pour mettre fin aux prélèvements d’eau embouteillée près de sa communauté. (Nestlé a depuis vendu ses activités nord-américaines à Blue Triton, détenue par deux sociétés de capital-investissement). Voici, avec ses mots, comment elle a affronté le géant Nestlé.

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Aimée Craft

Aimée Craft est une enseignante et chercheuse primée, reconnue internationalement comme leader dans le domaine des lois, des traités et de l’eau autochtones. Elle est titulaire d’une chaire de recherche universitaire Nibi miinawaa aki inaakonigewin : La gouvernance autochtone en relation avec la terre et l’eau.

Professeur associé à la Faculté de common law de l’Université d’Ottawa et avocate autochtone (Anishinaabe-Métis) du territoire du Traité 1 au Manitoba, elle est l’ancienne directrice de la recherche à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et la directrice fondatrice de la recherche au Centre national pour la vérité et la réconciliation. Elle a exercé au Centre juridique d’intérêt public pendant plus de dix ans et, en 2016, elle a été élue l’une des 25 avocates les plus influentes du Canada. En 2021, elle a reçu le prestigieux prix du président de l’Association du Barreau canadien et a été nommée chercheuse de l’année en début de carrière à l’Université d’Ottawa.

Prof. Craft donne la priorité à la recherche interdisciplinaire dirigée par des autochtones, notamment par le biais des arts visuels et du cinéma. Il codirige une série de bourses de recherche importantes sur la décolonisation de la gouvernance de l’eau et travaille avec de nombreuses nations et communautés autochtones sur les relations et les responsabilités des autochtones à l’égard de l’eau (nibi).

Voici trois vidéos sur l’eau d’un point de vue autochtone qu’Aimée met en avant sur son profil, ainsi qu’un extrait de son livre pour enfants, Treaty Words, acclamé par la critique, qui explique la philosophie des traités et les relations qu’ils entretiennent.

Le premier traité conclu l’a été entre la terre et le ciel. Il s’agissait d’un accord de collaboration. Tous nos traités sont fondés sur ce premier traité. Sur les rives de la rivière où Mishomis a vécu toute sa vie, il apprend à sa petite-fille à écouter, à entendre les sons et les silences, et ainsi à apprendre sa place dans la Création. Plus important encore, il lui apprend ce que sont les traités, ces liens de réciprocité et de renouvellement qui perdurent aussi longtemps que le soleil brille, que l’herbe pousse et que les rivières coulent.

Clayton Thomas-Müller

Clayton Thomas-Müller est membre de la nation crie Mathias Colomb, basée sur le traité n° 6 et située dans le nord du Manitoba. Il milite depuis plus de 20 ans au nom des peuples autochtones du monde entier et travaille avec de nombreuses organisations pour la justice sociale et environnementale. Parmi ces organisations figurent l’Indigenous Environmental Network, le Global Justice Ecology Project, la Black Mesa Water Coalition et 350.org, un mouvement international de lutte contre la crise climatique. Clayton a dirigé des délégations autochtones aux Nations unies et à Washington.

Son livre le plus vendu, Life in the City of Dirty Water, a été nominé pour plusieurs prix. Ce livre raconte l’enfance de Clayton à Winnipeg (la ville de l’eau sale), où il a échappé au monde de la drogue et des gangs pour devenir un défenseur de la terre et de l’eau pour son peuple.

Suzanne Simard a défendu Life in the City of Dirty Water de Clayton Thomas-Müller dans le cadre de Canada Reads 2022.
Clayton Thomas-Müller, militant cri, se lance dans un voyage narratif à travers les traumatismes, la guérison et les soulèvements indigènes.
Les mémoires de Clayton Thomas-Müller dans le cadre de Canada Reads, Life in the City of Dirty Water, sont une histoire d’espoir en action.

Eriel Deranger et Pamela Palmater

Eriel Tchekwie Deranger est le directeur exécutif d’Indigenous Climate Action, la seule organisation autochtone de lutte contre le changement climatique au Canada. Eriel est membre de la Première nation Athabasca Chipewyan, où elle a occupé le poste de directrice de la communication dans le cadre de la campagne visant à stopper l’expansion des sables bitumineux de l’Alberta. Elle a travaillé pour Rainforest Action Network et le Sierra Club du Canada et, dans tous ses rôles, elle a défendu avec acharnement la justice de l’eau pour tous.

Dr. Pamela Palmater est citoyen Mi’kmaq et membre de la Première Nation d’Eel River, dans le nord du Nouveau-Brunswick. Elle pratique le droit depuis 23 ans et est actuellement professeure et titulaire de la chaire de gouvernance autochtone à la Toronto Metropolitan University (anciennement Ryerson). Pamela a publié un certain nombre de livres et d’essais très respectés et est une conférencière et une éducatrice bien connue sur les questions autochtones au Canada et à l’échelle internationale. Son blog hebdomadaire, Educating the Resistance, est conçu pour inspirer la prochaine génération de guerriers autochtones à protéger les gens et la planète et compte de nombreux adeptes.